Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/78

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Mais quel radotage me faites-vous donc là, Bazile ? Et quel rapport ce piano-crescendo peut-il avoir à ma situation ?

BAZILE. Comment, quel rapport ? Ce qu’on fait partout pour écarter son ennemi, il faut le faire ici pour empêcher le vôtre d’approcher.

BARTHOLO. D’approcher ? Je prétends bien épouser Rosine avant qu’elle apprenne seulement que ce comte existe.

BAZILE. En ce cas, vous n’avez pas un instant à perdre.

BARTHOLO. Et à qui tient-il, Bazile ? Je vous ai chargé de tous les détails de cette affaire.

BAZILE. Oui, mais vous avez lésiné sur les frais, et dans l’harmonie du bon ordre, un mariage inégal, un jugement inique, un passe-droit évident, sont des dissonances qu’on doit toujours préparer et sauver par l’accord parfait de l’or.

BARTHOLO, lui donnant de l’argent. il faut en passer par où vous voulez ; mais finissons.

BAZILE. Cela s’appelle parler. Demain, tout sera terminé :

c’est à vous d’empêcher que personne, aujourd’hui, ne puisse instruire la pupille.

BARTHOLO. Fiez-vous-en à moi. Viendrez-vous ce soir, Bazile ?

BAZILE. N’y comptez pas. Votre mariage seul m’occupera toute la journée ; n’y comptez pas.

BARTHOLO l’accompagne.