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XV

BARTHOLO, ROSINE

BARTHOLO le regarde aller. il est enfin parti. (A part.) Dissimulons.

ROSINE. Convenez pourtant, Monsieur, qu’il est bien gai, ce jeune soldat ! A travers son ivresse, on voit qu’il ne manque ni d’esprit, ni d’une certaine éducation.

BARTHOLO. Heureux, m’amour, d’avoir pu nous en délivrer !

Mais n’es-tu pas un peu curieuse de lire avec moi le papier qu’il t’a remis ?

ROSINE. Quel papier ?

BARTHOLO. Celui qu’il a feint de ramasser pour te le faire accepter.

ROSINE. Bon ! c’est la lettre de mon cousin l’officier, qui était tombée de ma poche.

BARTHOLO. J’ai idée, moi, qu’il l’a tirée de la sienne.

ROSINE. Je l’ai très bien reconnue.

BARTHOLO. Qu’est-ce qu’il te coûte d’y regarder ?

ROSINE. Je ne sais pas seulement ce que j’en ai fait.

BARTHOLO, montrant la pochette. Tu l’as mise là.