Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/96

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Pardon : j’ai bientôt senti tous mes torts ; et tu me vois à tes pieds, prêt à les réparer.

ROSINE. Oui, pardon ! lorsque vous croyez que cette lettre ne vient pas de mon cousin.

BARTHOLO. Qu’elle soit d’un autre ou de lui, je ne veux aucun éclaircissement.

ROSINE, lui présentant la lettre. Vous voyez qu’avec de bonnes façons, on obtient tout de moi. Lisez-la.

BARTHOLO. Cet honnête procédé dissiperait mes soupçons, si j’étais assez malheureux pour en conserver.

ROSINE. Lisez-la donc, Monsieur.

BARTHOLO se retire. A Dieu ne plaise que je te fasse une pareille injure !

ROSINE. Vous me contrariez de la refuser.

BARTHOLO. Reçois en réparation cette marque de ma parfaite confiance. Je vais voir la pauvre Marceline, que ce Figaro a, je ne sais pourquoi, saignée au pied ; n’y viens-tu pas aussi ?

ROSINE. J’y monterai dans un moment.

BARTHOLO. Puisque la paix est faite, mignonne, donne-moi ta main. Si tu pouvais m’aimer, ah ! comme tu serais heureuse.

ROSINE, baissant les yeux. Si vous pouviez me plaire, ah ! comme je vous aimerais.

BARTHOLO.