ACTE IV, SCENE VIL Sî
coiniiiun effroi? De peser les ribtjues de cliacun , et d"<icarter,Ie plus pressant?
D A. B I N s. Oui, monsieur.
MÉLAC PERE.
Si je me préfère à mon ami , quel sera son sort ? La confiance publique dout un négociant est honoré ne souifie p;is deux atteintes. Quoi qu'on puisse al- léguer, après un défaut de paiement, le coup fatal au crédit est porté : c'est un mal sans remède; et, poilr Aurelly, c'est la mort.
D À.BIN s.
Il y a tout lieu de le craindre.
MÉLAC PERE.
Si je me tais , un soupçon tient , il est vrai , mon lionneur en souffrance ; mais, à l'aveu d'un service que les grands biens d'Aurelly rendent tout natu- rel, avec quelque rigueur qu'on me juge, il est même douteux qu'on m'en fasse un reproche. Ayant donc à choisir entre sa perte inévitable et le danger incertain qui me menace, croyez-vous que j'aie pris conseil d'une aveugle amitié qui pût déshonorer mon jugement.'* Non, monsieur; j'ai prononcé comme un tiers l'auroit fait, en préférant, non ce qui me convient , mais ce qui convient aux circon- stances; non ce que je puis, mais ce que je dois. Vous m'avez entendu?
D ABINS.
Monsieur, je me tairai ; mais, pour l'exemple des hommes , il faudroit bien que de pareils traits....
MÉLAC PERE.
Laissons la maxime et l'éloge aux oisifs. Faisons notre devoir : le plaisir de l'avoir rempli est le seul prix vraiment digne de l'aciion. — Que fait mon lils? J'en suis inquiet : l'avez- vous vu.^
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