Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/133

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SCÈNE IV.

SAINT-ALBAN, PAULINE.

SAINT-ALBAN.

Malheureuse ! à Dieu ne plaise que je voulusse vous obtenir à ce prix !

PAULINE.

Cependant vous abusez de la reconnoissance que je dois à monsieur de Mélac pour exiger ma main...

SAINT-ALBAN s’assied.

Faites-moi la grâce de vous souvenir que mon amour n’a pas attendu cet événement pour se déclarer. Vous savez si j’ai souhaité vous devoir à vous-même , et commencer ma recherche par acquérir votre estime...

PAULINE.

Que vous comptez pour assez peu de chose.

SAINT-ALBAN.

Daignez m’apprendre comment je prouverois mieux le cas que j’en fais.

PAULINE.

Le Voici , monsieur. Si vous croyez votre honneur engagé de rendre un compte rigoureux à votre compagnie, puis -je estimer un hommf qui ue paroit se souvenir de ses devoirs que pour les sacrifier au premier goùt qu’il veut satisfaire ? Et, si vous avez feint seulement de croire à cette obligation pour vous en prévaloir ici , que penser de celui qui se joue de l’infortune des autres , et fait dépendre l’honneur d’une famille respectable du caprice de l’amour et des refus d’une jeune fille ?