ACTE II, SCENE V. 3;ï
D A p. I N .s.
Aiusi vous le quittez de la reconnoissnnce.
ïîÉlâC PERE.
Exif^er de la reconnoissaiice , c'est vendre ses «er- viccs ; mais ce n'est pas ici le cas. Aurelly m'a sou- vent donné l'exemple de ce que je fais pour lui. D A B I N s.
OIi.' monsieur! votre vertu s'exagère...
M KT^ AC PERE.
Non , clier Dabins ; depuis trente ans que je lui dois mon état et mon bien-être, voici la seule occa- sion que j'aie eue de prendre ma revanche. .Te quit- tois le service, ou j'avois eu bientôt caniuuié le ché- tif patrimoine d'un cadet de ma province. Je reve- nois chez moi , blessé , réformé , ruiné , sans biens ni ressources. Le hasard me fit rencontrer ici ce digne Aurelly» mon ami dès l'enfance. Avec quelle tendresse il m'offrit un asile ! Il sollicita , il obtint , à mon insu , la place que j'occupe encore ; il fit plus, il vainquit ma répugnance pour un état aussi éloi- gné de celui que j'avois embrassé. « Prenez, prenez, « (me dit-il); et si vous craignez que l'état n'ho- « nore pas assez l'homme, ce sera l'homme qui ho- « norera l'état. Plus l'abus d'un métier est facile , « moins il faut l'être au choix des gens qui doivent -« l'exercer ; et qui sait, dans celui-ci , le bien qu'un « homme vertueux peut faire .•' tout le mal qu'il peut « empêcher. »Son zèle éloquent me gagna ; il m'in- struisit au travail ; il me servit de père : ô mon cher Aurelly !
D A B I N s.
Vous m'avez interdit touie représentation.
M É r. A C PERE.
N'ajoutez pas un mot. Les cent mille francs que vous tenez en lettres de change, sont à moi ; puis-je en user mieux au gré de mou coeur ? A l'égaid du
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