C’est le serein que tu prendras.
J’y suis toute faite.
Ah ! oui, le serein !
Scène VI
La, la, la, etc.
J’avais une marraine,
Que toujours adorai.
Le petit page !
On se promène ici ; gagnons vite mon asile, où la petite Fanchette… C’est une femme !
Ah, grands dieux !
Me trompé-je ? à cette coiffure en plumes qui se dessine au loin dans le crépuscule, il me semble que c’est Suzon.
Si le comte arrivait !…
Oui, c’est la charmante fille qu’on nomme Suzanne ! Eh ! pourrais-je m’y méprendre à la douceur de cette main, à ce petit tremblement qui l’a saisie, surtout au battement de mon cœur !
Allez-vous-en.
Si la compassion t’avait conduite exprès dans cet endroit du parc, où je suis caché depuis tantôt !
Figaro va venir.
N’est-ce pas Suzanne que j’aperçois ?
Je ne crains point du tout Figaro, car ce n’est pas lui que tu attends.
Qui donc ?
Elle est avec quelqu’un.
C’est monseigneur, friponne, qui t’a demandé ce rendez-vous ce matin, quand j’étais derrière le fauteuil.
C’est encore le page infernal !
On dit qu’il ne faut pas écouter !
Petit bavard !
Obligez-moi de vous retirer.
Ce ne sera pas au moins sans avoir reçu le prix de mon obéissance.
Vous prétendez…
D’abord vingt baisers pour ton compte, et puis cent pour ta belle maîtresse.
Vous oseriez ?
Oh ! que oui, j’oserai ! Tu prends sa place auprès de monseigneur, moi celle du comte auprès de toi : le plus attrapé, c’est Figaro.
Ce brigandeau !
Hardi comme un page.
Ah ! ciel !
J’épousais une jolie mignonne !
(À part.) C’est monseigneur !
Scène VII
Je vais…
Puisque vous ne redoublez pas le baiser…
Ah !
… Voilà toujours le premier payé.
Tout n’est pas gain non plus en écoutant.
Ah, ah, ah, ah !