Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/457

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M. Duverney me remettait une somme, ou pour ses affaires ou pour les miennes, il la couchait sur son bordereau, et moi sur le mien, suit qu’il en retirât un reçu ou non, comme cela se pratique.

À l’instant de faire notre compte général, M. Duverney me dit : Commençons par distinguer l’argent que vous avez touché pour mes affaires, de celui que je vous ai prêté pour les vôtres. À mesure qu’il nommait les sommes, je présentais les pièces justificatives de l’emploi des fonds pour lui, ou je passais la somme en mon débet.

De cette façon de procéder s’est formé le premier article de l’acte, étranger à moi, comme on l’a vu ; et le troisième article, qui renferme la masse de tout ce qu’il m’a prêté, tant par contrats, qii< sans reçus, avec reçus m’i>ill>t$, montant a cent trenteueul mille francs, comme on l’a vu aussi.

Dire maintenant, avec une déraison bien piquante par le ridicule, que le billet de vingt mille francs dont il s’agit n’est pas compris dans les la cassation de cet arrêt mots reçus ou billets qui complètent les cent trente neuf mille livres, c’est non-seulement nier l’évidence, c’est aller contre la lettre expresse de l’acte ; mais c’est regarder M. Duverney comme un imbécile, qui, dans trois quittances qu’il reçoit en délibération, ne se serait pas aperçu que la première de vingt mille francs portait sur une somme non comprise dans les crut trente-neuf mille livres. I.a clarté du texte bride ici les yeux : tous les mots transitoires en sont sacramentels. M. de Beaumarchais « me doit cent trente-neuf mille francs ; sur quoi je reconnais et reçois ma quittance de pai— la cession qu’il me fait de tout l’intérêt des bois ;

Témoin les huit mille francs d’intérêts de ces soixante-quinze mille livres, passés à mon actif dans cet article ix. par la promesse que M. Duverney me fait de me les payer, ri rentrés dans le sien, par le refus que je fais de ces huit mille francs à l’article xvi’.

On perd patience à expliquer des choses si lumineuses : les commenter, c’est les affaiblir ; les disputer, c’est nier l’évidence ; c’est oublier que l’homme qui a reconnu,</":et signé ce compte, est M. Duverney, l’un des plus éclairés citoyens du siècle.

Je ne dois pas omettre ici que les deux quittances de dix-huit mille livres et de neuf mille cinq cents livres qui suivent celle de vingt mille livres n’ont jamais été contestées (avant l’arrêt); et qu’ainsi ce qu’i a a dit depuis ne signifie rien pour ou contre c Plus, je reçois en payement la défalcation de la ■■ renie an Ile viagère de six mille livres que j’ai dû fournir à mondit sieur de Beaumarchais, aux « termes de notre contrat, en brevet, passé che2 h Devoulges le 8 juillet ITfil:lesquels arrérages n’ont été fournis que jusqu’en juillet 17t. 2 (à cause de plus fortes sommes que je lui ai prêtées alors), et qui se montent aujourd’hui à quarauteii six mille cinq cents livre-, ••

Sur ce chef, n adversaire, aussi juste dan-vingt mille francs ; plus, celle de dix-huit mille ses conséquences qu’honnête dans ses principes, a u francs ; plas, celle de neuf m il le cinq cents livres. •> Le mol suit quoi n’annonce-t-il pas évidemment que c’est sur les cent trente-neuf mille francs qu’on va imputer les trois quittances suivantes ? et les mots plus et plus ne prouvent-ils pas, sans réplique, que la première quittance est absolument de même nature que les deux autres ? D’où il est plus clair que le jour que la quittance de vingt mille francs, plus ancienne en date, est la comme premier objet de libération sur les cent trente-neuf mille livres ; et l’énoncé de mon billet au porteur spécifié par.sa somme, sa formule et sa date, comme simple précaution contre l’avenir, parce que ce billet est égaré.

Il est donc évident que les vingt mille francs qui sont entrés, par le prêt qu’on m’en a fait, dans mon passif de cent trente-neuf mille livres, repassent dans mon ai lit’par cette quittance; et c’est si bien l’esprit de l’acte en entier, que la même forme y est partout observée :

Témoin les soixante-quinze mille livres passées d’abord à mon actif, article vi, comme étant avani : es par moi dans l’affaire des bois de Touraine, et rentrées dans i elui de M. Duverney, article ix’. toujours raisonne ainsi : n Cet article présente un » contrat en brevet de hx mille livres de rente via-gère au capital de soixante mille francs : donc ce contrat en brevet n’est pas un contrat, c’est une donation. et puisque ce contrat, qui est une donation, e.-t l’ail en brevet, cette donation est nulle, i) Admirable !

Mais pourquoi ne donne-t-il pas à ce contrat quelque nom plus bizarre encore ? Dès qu’il ne s’agit pour lui que de ne pas voir ce qui est écrit, et de voir ce qui n’est pas écrit ; dès que l’énoncé le plus exact et le plus clair ne l’arrête pas dans ses honnêtes conjectures, il aurait aussi bonne grâce dans une supposition que dans l’autre. va plus loin dans son nouveau mémoire : et nous relèverons ses beaux raisonnements à l’article vin. en traitant du capital de cette rente. Il suffit ici de faire remarquer au lecteur le puéril étonnement du comte Joseph, qui ne peut concevoir comment, ayant soixante mille francs placés à dix pour cent sur M. Duverney, en attendant qu’il me les plaçât à trente dans les vivres de Flandre, je ne me faisais pas rendre ce capital, plutôt que d’emprunter d’autres sommes à M. Duverney, qui I. ViSiifiez toutes ces citations dans l’acte à la fin du mémoire. Vérifiez t ulcs ces citations dans l’acte à la f.n du