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Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/467

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correspondance secrète, comme je viens de le faire de mon côté, afin qu’il ne reste aucun vestige du passé ; et j’exige de son honneur qu’il garde toute sa vie le plus profond secret sur ce qui me regarde, dont il a eu connaissance. »

Cet article est la preuve que ce n’est pas moi qui me suis réservé la liberté de brûler des lettres importantes, comme mon adversaire l’a plaidé, mais qu’on l’a exigé de mon amitié, de mon honneur, et qu’on m’a fait exprès cette loi dans un acte qui pouvait devenir public un jour, afin que la publicité même de la punit de i : ■■ infidélité par le déshonneur, si jamais je m’en rendais coupable ; et c’est le motif que M. Duverney m’a donné lui-même de la volonté obstinée qu’il a mise à faire insérer cet article dans l’acte.

Quant à ce qui me regarde, ai-je mis le moindre mystère aux objets de notre compte ? ~ ne pèchent que par trop de clarté, de prolixité, puisque leur étendue seule a fourni le prétexte a mon adversaire de les cou expliquer et travailler à sa manière : de sorte que dans ses écrits on trouve toujours, pour le résultat de sa logique, que je suis un fripon, un sot ; son bienfaiteur, un imbécile ; l’acte, une ineptie d’un bout à l’autre ; lui, comte l’alcoz’, un adversaire très-modéré, très-équitable ; et maîtres tels et tels, de grands orateurs. Plauditc manibus.

ARTICLE XVI.

« Et moi, Caron de Beaumarchais, aux clauses il conditions ci-dessus énoncées, je promets et « m’engage de remettre, demain pour tout <• mondit sieur Duverney, les pièces essentielles « qui lui manquent sous les n os o, 9 et 62. Plus, le « traité de société entre nous sur les bois de Touraine, que je résilie, uniquement par respecl « pour le désir qu’il en a, dans un moment où i— j’aurais le plus besoin d’appui dans cotte affaire ; iqu’il m’eût été bien plus avantageux que « mondit sieur prît pour son compte tout le tiers . d’intérêt que nous y avons en commun, comme « je l’en sollicite depuis longtemps. Je refuse les « huit mille livres de l’intérêt des soixante-quinze « mille livres avancées : mais j’accepte le prêt de < soixante-quinze mille livres comme une condition rigoureuse de la résiliation, et sans laquelle « elle n’aurait pas lieu, et au défaut duquel prêt « le traité reprendrait toute sa force. Ainsi, pour « la juste balance de notre compte, je réduis ma <> créance sur mondit sieur Duverney à la somme « de quinze mille livres, lesquelles payées, le contrat à quatre pour cent, les lettres, pap en-, billets remis, et le prêt de soixante-quinze « mille livres effectué, je reconnais mondit sieur ■ Duverney quitte de tout envers moi. Et, pour ’tous les articles de cet arrêté fait double entre « nous, nous donnons à cet écrit sous seings peinte la force qu’il aurait par-devant noce taires. avec promesse d’en passer acte à la première réquisition de l’un do nous. A Paris, le < I e’avril l77o. Sigm : Paris Dut « Beaumarchais. »

■ nier article, le plus long de tous, fail m clôture de notre acte : mais, quelque nel qui ! paraisse, il n’a pu échapper à la censure de mon adversaire. Il prétend d’abord que je m’y donne les airs d’un homme qui récompense les complaisances de son inférieur par un modique présent de huit mille livres. C’est ainsi qu’il qualifie le refus que je fais des huit mille francs d’intérêts des soixante-quinze mille livres que j’avais m rincées pour M. Duverney. On reconnaît partout votre manière équitabl ater les objets : toujours le même, monsieur le comte, toujours. Mais puisque l’affaire’le— bois me devient personnelle, puisqu’on me fournit les moyens de la continuer avec avantage, et que les fonds que j’y ai faits restent pour mon compte, ne serait-il pas injuste à moi d’en percevoir les inl lerefu modestement la générosité qu’on a voulu m’en faire ; et vous donnez à cet acte de justice un ri"in odieux ! Que serait-ce donc si je l’avais ai té devant me payer un jour ces huit mille livres d’intérêts, j’en aurais reçu seize au lieu de huit pour l’intérêt de soixante-quinze mille livres: et c’est alors que j’aurais fait un double emploi malhonnête.

Ainsi vous trouvez dans l’acte des doubles emplois partout où il n’y en a point, et vous me reprochez ’I’1 n’en avoir pas fait un au seul endroit où il serait certainement i — nsé comme vous en réglant mes comptes.

De quelque façon que je m’y prenne, on voit que je n’aurais jamais raison avec un ad’ aussi cauteleux; son système est d sur toutes les phrases de cel a : te. Vous « m’imposez (a-t-il imprimé quelque part) la peine « de renouer la société pour les bois, —i je ne vous « prête pas soixante-quinze mille livres. V « reprendre cette société, il faudrait que le traité o en existât : vous l’avez résilié, biffé, annulé ; « vous l’avez rendu, et tout est consomme à cet i. égard. Puisque de reprendre l’engagement de « cette société était la seule peine prononcée par (( vous-même contre le défaut de fournissement lixante-quinze mille livres et que vous ne « pouvez me forcer de reprendre les engagements « d’un traité inconnu qui n’existe plus, je ne suis « tenu de faire ni l’un ni l’autre. » N’est-ce pas là, monsieur le comte, votre raisonnement dans toute sa splendeur ? Je n’ai pas cheriffaiblir en le rapportant. Voyons si ma réponse aura quelque mérite à vos yeux : c est —i votre bienfaiteur que je l’adresse. Entendez-moi, monsieur Duverney, je vous en conjure.