Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/560

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« Je ne vous parle pas de sa malheureuse femme. Il a eu l’impudence de me dire que c’était vous qui lui aviez conseillé de la faire enfermer, et que vous vous étiez chargé de tout, en écrivant à M. Amelot. Vous voyez ce que mérite un pareil homme. Il j .1 trois mois qu’il ballotte M. le cardinal de Rohan, l’abbé Georgel, et moi, et sa femme, et mon notaire, et tous ses amis ; tous les actes ont été faits, et tout cela n’était que pour amener la vile catastrophe qui lui a valu votre arrêt de surséance. Notez encore qu’il y a huit jours il a dit à sa femme en riant, chez vous-même : Oh ! d’ici a lui il jours mi verra bien d’autres nouvelles ! « Ma lettre à M. Amelot vous montrera quelle espèce d’intérêt je prends à tout ceci : la conduite de cet homme dans l’affaire des Quinze-Vingts est digne de la paille des prisons. Je vous supplie, monsieur, de concourir à faire mettre à la surséance la restriction de l’affaire des Quinze-Vingts, à laquelle il doit des comptes rigoureux.

h En vérité, tout cela fait horreur. Il est bon que vous soyez instruit de toutes ces choses, afin que des lumières reçues à temps sur des affaires remplies de vilenies vous empêchent de regretter, quand il serait trop tard, d’avoir prodigué à des sujets indignes des bontés qui feraient le salut de mille honnêtes malheureux.

« J’ai l’honneur d’être, avec rattachement le plus respectueux,

« Monsieur,

« Votre, etc.

« Signé Caron de Beaumarchais. »

.1 Son Altesse Éminentissime monseigneur le cardinal de Rohan.

En partant pour Rochefort Pari ,«( .... 1 17S2. c Monseigneur,

Instruit, comme vous l’avez été par l’abbé Georgel, de toutes les menées par lesquelles Kornman s’est joué de ses paroles d tées à V. A. et à nous, vous croyez tout savoir ; mais ce que vous savez n’est rien. La rocambole de ses ma-

1' i m  res e >l une l ne banqueroute qu’il a faite 

hier matin, après avoir eu toutefois la précaution de se munir d’un bel arrêt de surséance. Vous concevez, monseigneur, à quel point la colère et l’indignation m’ont soulevé contre lui. Pour de l’étonnement, j’en ai fort peu ressenti : car, sans ce I roj :l ignoble, infâme, toute sa c luile était une énigme inexplicable. Il triomphe maintenant, dans son âme de boue, d’avoir joué tout le le, et être arrivé à son but à travers la coquiucrie, le mensonge et la plus ile bassesse. . Je vous en demande pardon, monseigneur ; mais voilà pourtant l’homme pour lequel vous avez fait jouer la grosse sonnerie des privilèges Strasbourg ’"i- contre la jus li ’c réclamée pn la malheureuse des fei s. Toutes les sollicitations à cet effet n’avaient pour but que d’attraper le 31 juillet, et d’avoir, avant <r manquer, vos quarauli’ uiilli’ li iv-, il I- cinquante-quatre mille livres du trésor royal.

« Mais un arrêt de surséance obtenu sur simple requête par un banquier de Paris, et sans égard aux créanciers d’un tel homme, me paraît une chose si farouche, que je me sois hâté d'écrire à M. Amelot la lettre dont j’ai l’honneur d’envoyer copie à V. A., pour faire au moins excepter l’affaire des Quinze-Vingts (à qui ce galant homme doit des comptes) des effets de la noble surséance accordée au nom du roi.

ii En lisant cette lettre, V. A. verra comment, en l’absence de M. Faillie Georgel, prenant conseil de ma raison et de votre droit, je demande hautement l’exception qui est due à une affaire débitrice du roi, à, une affaire où V. A. est administrateur pour le roi, etc., etc.

i. Nous espérons, monseigneur, que le premier aele de votre justice, après cette lecture, sera de faire désister la ville de Strasbourg de son droit de juger la séparation entre lui et sa femme. C’est à Paris que nous avons besoin de sonder les affreux replis de cette âme abandonnée. C’est ici qu’il faut lui demander compte et raison de tout ; et comme tout s’enchaîne et que je vois un projet de longue main, je vais le faire veiller de si près, que j’espère encore sauver l’affaire des Quinze-Vingts, à qui ceci porte un coup affreux. Douze cent mille livres de son papier sur la place ! il en a sûrement les fonds : il rendra gorge ; et comme il y a longtemps qu’il en a bu la honte, il ne reste plus qu’à lui en faire avaler l’ignominie.

.. Vous ferez, monseigneur, ce que votre prudence vous prescrira, d’après ma lettre à M. Amelot : mais comme je serai, dans ma course, instruit, chaque courrier, de tout ce qui se fera là-dessus, après avoir couru les côtes de l’Océan jusqu’à Bordeaux, je remonterai par Toulouse et Lyon, vous en rendre un nouveau compte à Saveroe, et vous y assurer du très-respectueux dévouement avec lequel je suis de V. A. E.,

•i Monseigneur,

Le très-humble et très-obéissant serviteur,

Signé Caron de Beaumarchais. » À Monseigneur le Duc de Chartres. « Paris, ce ’, août 1782.

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