Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/563

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jour sur l’homme et sur la cause, et qu’elles jugent le procès, je les transcrirai toutes, sans lacune et dans l’ordre des dates, à la suite de ce mémoire, comme pièces justificatives, telles que j’en ai pris au greffe l’expédition en bonne forme, après les avoir rapprochées du très-imprudent commentaire par lequel on a prétendu les expliquer et les justifier.

Avant de reproduire ces misérables lettres, n’oublions pas qu’à leur annonce le premier cri de l’adversaire fut d’imprimer étourdiment ces mots 11 :

« Le sieur de Beaumarchais a dit en particulier à plusieurs de ses partisans, qui le répètent avec affectation, qu’il a en sa possession plus de quarante de mes lettres qui prouvent que j’ai été le premier auteur des désordres de mon épouse. Il faut que ces lettres aient été écrites depuis peu par une personne qui a emprunté ma ressemblance, car je n’en ai aucune idée. »

Emprunter la ressemblance du sieur Guillaume Kornman pour écrire des lettres de lui ! Quel style et quelle défense ! Tout est de la même force, et c’est pourtant là du Bergasse !

N’oublions pas non plus (car pour s’entendre il faut poser des bases), n’oublions pas que dans un écrit postérieur, en date du 27 mai 1787, publié par le même Kornman pour donner le change au public sur l’infamie du portier chassé de chez moi, qui a trouvé sa place en ce mémoire ; toujours embarrassé des lettres que j’annonce, et dont on l’entretient souvent, nous dit-il, l’époux n’est plus aussi certain qu’un autre ait pris sa ressemblance ; et ces lettres, dont il n’avait d’abord aucune idée-, il commence à penser qu’elles peuvent être de lui, puisqu’il me « somme de les faire imprimer, mais tout entières. Je suis bien sûr, dit-il, que l’ensemble de mes lettres, rapprochées des circonstances où je les ai écrites, suffira pour détruire de telles imputations 22. »

Ainsi d’abord ces lettres sont d’un autre ; puis, forcé d’avouer qu’elles sont de sa main, ildi m inde qu’on les dépose. Mais il n’a pris ce parti désastreux que parce qu’il savait dès lors que je les avais déposées. Puis, quand je les imprime, quoiqu’il n’ait vu encore aucuns originaux, suffoqué par sa syndérèse, il lui faut boire l’amertume, non-seulement de les reconnaître, mais de les faire expliquer par le précepteur de son fils le un iiu, gauchement qu’il se peut !

ette explication d’un ennemi très-imprudent, d’un écrivain très-maladroit, qui complète ma preuve, et va les traduire au grand jour. Je supplie qu’on me suive avec une attention sévère. Chaque l’ois que je citerai les lettres de l’époux, les accolant à l’explication qu’ils en donnent, je . Observations de Korautm, le Si mai i 7S7, page 3. Imprimé du 27 mai 1787, par G. K.

désire qu’on vérifie si je suis net et conséquent. Les phrases de ces lettres, que j’avais laissées en blanc dans mon premier mémoire, sont imprimées dans celui-ci en caractères remarquables, afin qu’on puisse discerner quel motif me les lit omettre comme oiseuses nu comme indécentes, plus souvent encore par égard pour les personnes que l’on y dénigrait.

me traîne point après lui sur sa déplorable déf use : c’esl bien a-sez de le citer pari, ml ou je prouve qu’il ment ; j’indiquerai seulement les pages, pour qu’on voie si je cite a faux. meslecteurs ! si la vérité vous est chère, dévorez encore, je vous prie, l’ennui de cette discussion ; vous en retirerez une instruction complète.

Je remarque d’abord qu’en copiant sur mon niémoire les copies de ses propres lettres, il change autant qu’il peut des mots fort importants. Dans mon mémoire (page 331), en pan’anl sa lettre au sieur Daudet du 19 juillet 1780, après ces mots : Si nous pouvions faire h— voyagi sace ensemble, i ela serait plus gai ; et avant ceuxci, IL NE TIENDRA QU’A MA FEMME D’ÊTRE DE LA PAR-TIE, on lit celle phrase amicale : L’un nul,’, côté, votre absence de Versailles pourrait peut-être prê. sos spéculations projetées ; et lui, dans son commentaire, il copie 1 : « Votre absenci de « Versailles pourrait pi ut-être préjudicier à vos sj, cculalions projetées. ■ On sent qu’il voudrait éloigner l’idée qu’ils eussent des spéculations communes, parce que cette idée ramène à quelques autres. Cependant j’avais imprimé Nus spéculations projetées, i’u fortes lettres capitales. Jem’attends bien qu’ils répondront : C’est une faute d’impression ; moi, qui les sais par cœur, je dis : C’est une faute d’intention ; j’en vais donner une autre prêt

A la page ICI de elle réplique, il dit : Moi négociant, et moi banquier, serais-je coupable pour us sortir des bornes de ma profession, proposé quelques idées utiles au gouvernement sur des objets de comptabilité qui étaient de mon Est-ce offrir des idées utiles au gouvernement que d’écrire à votre cher ami, dans la lettre fâcheuse que vous essayez d’excuser : le ministre devrait me faire son banquier particulier, parce qu’étant dans le rus d’avoir toujours une caisse garnie, j’acquitterais tous 1rs mandats… Il me parait qui cet objet pourrait devenir conséquent* pour le prince ; surtout si, dans un maniement de passé cinquante millions, on peut me laisser lie temps a AUTRE QUELQUE FOUTE SOMME ENTRE LES MAINS. Il faut avouer, galant homme, que ces idées poui ni tous être utiles ; mais vouloir, dans vos . Ta^-c 12 du second libelle.

nproprectdu lia, langage, qui se glisse dans les discours, i comme je l’ai déjà fait observer.