Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/654

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commencé de plus belle ! Voilà toute l’obligation que nous avons à nos ministres : interrogez M. de Maulde.)

Eh bien ! dis-je.1 M. /.’brun, est-ce encore moi ijui arrête les fusils" ? l’ant que vous retiendrez le r.auti mm nr nt comtm rcial exigé par M. Osy, puis-je entamer un vain débat contre la politique hollandaise, débat auquel lez aucun concours, aucun appui ?

Puis-je même employer le moyen du commerce sans ce maudit cautionn ment, lequel, eu lin de compte, ne doit coûter à notre France qu’une commission de banque ? M. Cto en el vous, vous I ; ignez de ne pas m’entondre !

Non, ce n’est pas cette commission, ni même ce cautionnement, qui arrête ["affaire ; non, c’esl la sale intrigue d’un siew Constantini et de ses associés, ]’lesquels on dirait qu’on me donne tous lins, sur lesquels je vous ai écrit, qui m’ont l’ait traîner en prison, espéi’anl que l’on m’y tuerait, el que nia l’ami Ile aux abois leur donnerait les armes pour rien, après que je ne serais plus, pour les revendre à la France bien cher !… M. L brun me dit qu’il ne pouvail m’écoutcr plus longtemps, son audknci l’attendant. Je le quittai fort mécontent.

El vous, Lecointre, qui avez lu mon épitre à M. Osy, sa réponse, la lettre de M. deMaulde, il me semble qu’i a toul ceci Provins, le brocanteur, ne fait pas très-grande figure ! Comment prouverez-vous cette phrase qu’on vous fll mettre dans votre dénonciation, que j’ai feint à Paris qui h gouvernement hollandais s’opposait à l’extradition des armes ; tandis que, selon vous, c’était Provins tout seul et ses sublimes prétentions qui nous arrêtaient es fusils, lorsqu’il n’était question de lui que dans l’intrigue des bureaux, [tour me tuer à coups ■ : 1e ?

on, Lecointre, ce n’est pas vous qui avez dit ces faussetés ! Lrompé par des brigands, vous avez abusé la Convention nationale…Vous revien-Irez de votre erreur, car ou vous dit très-honnèle homme !

lendemain 12 septembre au soir, devant le 1 il lé, je m’y rendis avec mon portefeuille, celi 1 subjugua la suit 1 ildénonciations vagues

et les clameurs des Colmar, des Larcher, des Mat at t d autres, le dis : Voilà enfin l’ultimatum de mes explications ! je dois les rendre convain-— ! ons amis,.-entant toul m langer, voulurent au moins m’accompagner. Moi, je ii—, 1 mon domestique : — Prends mon portefeuille . la redingote, reste dans l’antichambre ; el, ^’il m’arrivail un malheur, sans dire que moi, fuis vit irtefeuille. Ci <’

mon honneur et ma vengeance que tu portes lé sous ….1

Nous arrivons : tout le conseil s’assemble. la fin on me fait entrer. J’avance en saluant, sans rien dire à personne, el mé mets près de M. Lebrun. Voyanl qu’on ne me parlait pas, j’explique en peu de mots le grand objel qui m’amenait. M. Danton était assis de l’autre côté de la table ; il commence la discussion ; mais, comme je suis presque sourd, je me lève, et demande pardon si je passe auprès du ministre parce que j’entends mal de loin), en faisant, selon mon usage, un petit cornel de ma main. M. Clavièri fail un mouvement. Je regarde, et je vois que le rire de Tisiphone gàtail ce visage céleste. Il trouvait très-plaisant que j’entendisse mal. 11 entraîna tout l’auditoire ; on rit : j’avais juré que je me contiendrais…

Nous commençâmes la disi roulas ! » 1 m’ut. M. Dantonme dit : « Je veuxplaider ■ rocureur. — Moi, la gagni r

avocat », lui dis-je. M. Claviers pril laparole, el dit : » Ce cautionnement ifêtait pas dans l’acte de M. de Graves : donc cet acte n’est pas le même. —S’il avait dû être semblable, répondis-je à M. Clat < pourquoi l’eùl-on recommencé ? Les circonstances étaient changées : je demandais sans nul détour que l’on nie rendit nies fusils puisqu’on m’avait prouvé qu’on nt s’en souciait pas. ou que l’on se soumil à des conditions raisonnables. Les trois comit s réunis wee l s deux ministres ont choisi le dernier parti. Ce sonl ci — conditions qui forment le second traité : donc il dut être diffèrent. M.’lavière ne dil plus rien.

M. Danton me demanda si, donnant lecani ment, le gouvernement serait sûr d’avoir à la fin les fusils. « Oui, lui dis-je avec rorce, si l’on ne gâte pas vingt fois l’affaire, comme on l’a qu’à pli sent, n

M. Danton médit encore : Quand nous aurons ilonné le cautionnement, si les Hollandais s’obstinaient à ne pas rendre les fusils, qui nous rendra argi ni du aut im mi nt ? — Personne, lui répondis-je, parce que ce n’est point de l’argent qu’on doit donner de votre part, mais seulement un engagement de payer certaine valeur, si VOUS n’eti> caution

. tel que le traité le comporte ; qu’en second lieu, si les États de Hollande retenaient les ’eux, comme il n’y aurait point d’exporlation, le cautionnement tomberait de lui-même : nulle équivoque là-dessus. D’ailleurs, M. de Maulde el moi ne remettrons cel acte qu’en nous délivrant l’ordre d’embarquer nos fusils. — Mais, pu 1 est simple, repril encore M. Danton, le donnez-vous pas ? — l’aria raison, lui dis-je, que c’esl à vous que je livre les armes, el qu’après les avoir distribuées dans nos possessions d’outremer, si l’on ne me rapportai ! pas [’acquit à caution déchargé, par né§ ligem e ou bit n pai mali n’ayant aucun moyen pour vous 3 obliger, je payerais la vali ur de ce 1 autionncmi nt, el l’on se mo-