Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/658

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« Fait auxdits comités réunis, l’an IVe de la liberté, le Ier, de l’égalité, 19 septembre 1792. »

Suivent toutes les signatures :

Gabran. l’Ortvier, L. Carxot, etc., etc.

Craignant encore que la mémoire de M. Lebrun le ministre ne trahît sa bonne volonté, le lendemain ti ; septembre je lui adressai, pour rappeler ses souvenirs, une lettre <|ui ne fait que rappeler ce qui a été dit plu* haut : car j’avais soin de constater par écrit le détail des conversations, afin qu’i il ne pût les nier quand le temps d’éclairer la nation arriverait.

Le soir, je fus frapper aux affaires étrangères pour recevoir de M. Lebrun ce qu’il mi fallait pour Ion ses paroles données. Le suisse me dil que jetai— invité île monter au bureau où l’on donne les passe-ports. L’n monsieur, alors très-poli, mais qui a bien changé depuis, me dil que. faute de mon signalement el de celui de M. M Hoguc, nos passe-ports n’étaient pas laits. Je donnai les deux signalements. Le monsieur poli me promit qu’il— seraient prêts le lendemain. Je voulus passer chez le ministre pour recevoir m » lettn à 31. de Maukle, le cautionm m on nie dit

qu’il était sorti.

Le lendemain 17. j’y retournai : le chef du bureau des passe-ports nie dit encore très-poliment nôtres devant être sis nés par tous les ministres ensemble, il fallait qu’il y eùl conseil, mais que eela ne larderait pas. Après l’avoir bien rcmei i ié, je voulus parler au ministre : par mallu m, il était sorti !

Le lendemain t^, j’y fus de si bonne heure, qu’il n’avait point d’affaire pour laquelle il put être absent. Enfin il me recul, ef me dil qu’il ne pouvail pas régler seul les objets qui me regardaienl ; qu’on s’en entretiendrait le se/, — fans h conseil. Je demandai la permission d’y être : il eut la boule de me dire que cela jouirait ygêni r lalibt rtt di opinions. Il voulut Lien m’entrelenir sur les sûretés que je donnerais pour les avances qu’on devait me faire jusqu’à lu livraison des armes a M. •>■ Maulde..le lui remis un aete par lequel j’engageais biens, comme le traité m’y obligeait. Il me dil que M. Clai a’,’’roulail qu en envoyai quelqu’un pour examiner ma conduite en Hol ’—. lin dis-je, monsieur, quel est ce • —l moi qui scruterai la Menue, car je h ferai rien qu’appuyé de bons actes. Pendanl que je les lirai d’un œil, je ferai Lieu le guet de Il ne— remil au lendemain 19, pour le cautioni i fonds ■ i lu lettn à AI. </’Maulde : Lu ren Iranl chez moi, j’écrivis à M. Lebrun pourlui rappelcr ses promesses, tanl je craignais ses distrac lions ! lui ilein i uns el ses bontés. le 19 au soir, par quelqu’un de forl sûr,

; écidéqu’onwi med mnerait pas 

un sou, pas même sur mes deux cent cinquanti nui : livres ! Qu’eût-il servi de me mettre en colère ? Je le voyais : c’était un parti pris. I. homme qu on i nvoyait en Hollande étail.M. Constantini ! Je savais qu’il venail de passer un imite avec tous ne. ministres, pour leur livrer soixante mille fusils qu’il allai ! chercher en Hollande ; je savais que c’étaient < s mi ns ; que, profitant des embarras où le minirnettait, il me devait renouveler ses offres faites par son ami Larcher, en liberté chez moi, puis au secret à l’Abbaye. Je savais qu’il devail me montrer son marche conclu avec tous nos ministres ; que, me prouvant par là quemon mal était je lui céderais mes fusils à sept florins huit sous, pour les revendre douze à la nation sous le bon plaisir des ministres, lesquels ne me donnant pas une obole, me refusant le cautionnement, me sachant bien discrédité par mes six journées de prison et la malveillance connue, espéraient Lien que je ne trouverais rien dans les bourses dont je disposais, el serais trop d’accepter les offres de C<jit<tuidini. VA je savais bien que par contre on l’avait surchargi cent mille francs en avances sur mes soixi nt< mill fusils à livrer au gouverne nt, sous la caution, me dit-on, d’un abbi ! Je savais que leur noble agent, Constantini et compagnie, allait avoir la fourniture exclusivi de touti s h s marchandises, aitm s i ( munitions qu’on devait tirer de Hollande. I< je savais… Que ne savais-je pas ? Je fus le lendemain, avant neuf heures ministre. Par malheur, il était sorti ! Résolu de mi contenir, je lui écrivis chez son suisse, qui me dit, de sa part, de revenir à une heure : septembre 1792, à 9 heures du

matin, chi z

< Monsieur,

Je ne viens point von— importuner plus long temps, mais seulement prendre congé de vous. Je reviendrai à une heure, comme vous me l’ordonnez, prendre vos telles pour U. de Maulde, si vous croj ez devoir m’en remettre.

« Ce que j’appris hier au soir me confirme que je ne dois rien attendre de ce ministère, excepti i ius mon ii ut ; et que je ne puis trop me hâter de partir, si je veux servir mon pays. Je fais un empriini onéreux pour les objets de mon toj le constate juridiquement ; et, quand je reviendrai de Hollande, j /’i rm tout <■< qui eonvkni à un : çais outi

■ Recevez l’assurance <u respecl de » Beaitm vri h

le retournai ver— une heure chez M. Lebrun, li me reçut d’un air… qui semblail annoncer du chagrin de toul celui qu’on me donnait… à peu près l’air… du premier jour que je le vis. Cela me rendit attentil. car c’étail un grand changement.