Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/699

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gnent de moi, qui ne puis pourtant que vous représenter sans cesse, monsieur le maréchal, que ce règlement ainsi retardé laisse une foule de prétentions indécises et d’intérêts en souffrance.

.< Voilà la quinzaine de Pâques : c’est le temps ou jamais de terminer cette affaire. Je vous supplie donc, monsieur le maréchal, de vouloir bien accorder aux quatre commissaires une conférence définitive sur cet objet, s’il est pi avant mercredi, parce que les gens de lettres nous demandent une assemblée pour jeudi prochain, dans laquelle ils exigent que nous leur rendions un compte exact de notre gestion jusqu’à ce jour. Les quatre commissaires se i à votre hôtel, à l’heure que vous voudrez bien leur indiquer.

ci J’ai l’honneur de vous renvoyer les observations conciliatrices que vous nous avez fait remettre par M. des Entelles ; nous y avons répondu, et nous espérons que vous ne désapprouverez pas que nous insistions sur plusieurs articles essentiels au bien commun des auteurs et des comédiens : car nous savons dans ce même esprit que vous avez dicté ces observations.

. J’attendrai votre réponse pour la communiquer à mes co vous aller assurer de nouveau du très-profond respect avec lequel je suis,

» Monsieur le maréchal, votre, etc. » Le lendemain, je reçus la réponse de M. le maréchal, conçue en ces termes

" Ce 6 avril 1778.

" Ce n’est en vérité pas ma faute, monsieur, si nous ne sommes pas plus avancés. Je vous ai communiqué les réponses que je crois que les comédiens feraient à plusieurs articles du projet que vous m’aviez communiqué. Je serais très-u aise d’en conférer avec vous et avec MM. vos acolytes ; mais je ne pourrai vous donner d’autre heure que mardi ou mercredi à onze heures du matin, ayant un tribunal demain et une assempa us mardi l’après-dînée.

« Je doute fort que nous puissions concilier tous les intérêts, et terminer une besogne qui vous intéresse.

« Je suis très-parfaitement, monsieur, Votre, etc. »

Je reconnus bien dans cette lettre le même esprit de conciliation, de bienveillance, et la même honnêteté qui avaient toujours excité notre reconnaissance ; mais elle semblait annoncer de nouvelles difficultés que nous n’avions pas pic effel. M. le maréchal ne nous cacha point que, sur les vives n présentations des comédiens, il lui avait paru nécessaire de conférer du règlement avec les autres premiers gentilshommes de la chambre, ses i olli gués ce —pi il fi rail aussitôt qu’il trouverait le moment de les rassembler. Je pris la liberté de lui demander ce prés inter moi-même le projet de t tenu île tous les motifs, parce qu’étant le fruit des réflexions les plus profondes, ces motifs raissaienl propres.1 reunir MM. r-es collègues à sou avis, dont nous nous honorions tous d’avoir ete. M. le maréchal nous invita de lui remettre encore une loi’; il l’avait

lu d’abord, et de lui laisser traiter seul cette affaire avec ses collègues, saut à nous admettre après a défendre les articles, s’ils se trouvaient obsti n. m< ni ni lui lut remis à ;

avec prière de vouloir bien s’en occuper le plus tôt possible. 11 nous le promit. nient d’un proies qui intéressait autant mon honneur que nia fortune m’ayant appelé peu de jours après en Provence, je partis de Paris, et n’y revins que dans le courant d’août. Mon premier soin fut d’aller saluer M. le maréchal de Duras, le 17 août 177^ il m ■nient de voir M. le maréchal de Richelieu, avant de convoquer, me dit-il, une nouvelle assemblée des quai tilshommes de la chambre, où je serais admis à plaider pour l’exécution du nouveau règ t,

; ils avaient paru désapprouver la plu-décisions auxquelles il s’était arrêté lui-même. 

Je fus reçu le 28 aoûl de M. le maréchal’le Richelieu avec une bonté particulière el 1 grâces qui lui sont naturelles : il me in meilleure volonté de terminer l’affaire des auteurs. Mais, sur quelques diffîculti.1 lecture ment, qui avait, dit-il, ete laite à une assemblée des quatre supérieurs de la Comédie, il me renvoya à M. le maréchal de Duras, comme étant celui d’entre eux auquel ils avaient : l’administration de la Comédie française. 1 1 qui — lit le mieux le fond de l’affaire. J’eus donc l’honneur de revoir M. le maréchal de Duras le I4septembre 177^ : il voulut bien me dire alors que, l’objet étant très-important, il se proposait d’en parler a M. le comte de Maurepas, et que sa décision lèverait bien des difficultés ; que dans peu de temps il entrait d’an ni roi, el que son séjour à Versailles le mettrait dans le cas de saisir les moments favorables d’en conférer avec ce premier ministre. J’attendis, non sans beaucoup réfléchir sur les nouvelles difficultés que tant de délais semblaient annoncer ; mais j’avais résolu de braver tous les 5, et de lasser, à force de constance et de soins, tous ceux qui pouvaient avoir intérêt à nous faire attendre la jusl

Le mois de janvier arriva : M. le maréchal de Duras entra d’année, et moi j’attendis. Trois mois -eudre parler de rien, et j’at-