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Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/707

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tion favorable et nécessaire, j’ai commencé par lui mettre sous les yeux l’exposé de ma conduite modérée, tel qu’on l’a lu dans la première partie. Puis, cessant de montrer ces pièces justificatives de ma patience exemplaire, je leur ai dit :

« Pour que la littérature et la comédie, messieurs, aient également à se louer de mon exactitude, je vais, en vous montrant mes travaux, vous indiquer jusqu’aux procédés mêmes que j’ai employés pour arriver au décompte le plus certain du droit d’auteur.

« 1o Par l’état de recette et dépense de trois ans que la Comédie m’a fait remettre, j’ai vu que trois années de spectacle n’avaient produit que neuf cent soixante-treize représentations à la Comédie. J’ai divisé ce nombre en trois, pour obtenir celui des représentations d’une année commune prise sur trois : ce qui m’a montré que l’année théâtrale n’était pas composée de trois cent soixante-cinq jours comme l’année civile, mais seulement de trois cent vingt-quatre jours. J’ai donc pris ce nombre pour diviseur de la somme de toutes les dépenses et recettes annuelles de la Comédie : ce qui donnerait au quotient la dépense journalière du spectacle dans leurs justes relations avec les totaux annuels.

point d’appui prouvé, messieurs, j’ai cherché quels objets, dans la recette et I annuelles de la Comédie, étaient assez invariables pour qu’on pût en former la fixation journalière par le diviseur trois cent vingt-quatre. « Dans la recette, j’ai reconnu que, d’aprèsl étal remis par la Comédie, les petites loge par an, sur le pied de leurs baux, deux cent cinquante-neuf mille livres ; lesquelles, divi ut vingt-quatre, font par jour huit ci nts recette assurée à la Comédie, qu’on doit regarder comme un démembrement de la reci tte casuelle de la porte, et qu’il y faut ramener. — Sur la dépense, j’ai trouve que l’abonnement fait avec les hôpitaux pour la redi vance appi ■ : ■■■■ quart des pauvres coûte par an à la Comédie soixante mille livres ; lesquelles, divisées par trois cent vingt-quatre, fixent le coût journalier de cet impôt à cent quatre-vingt-cinq livres, donl l’auteur doit payer le neuvième.

« 3° J’ai examiné la dépense de trois années, montant, suivant l’état fourni par la Comédie, à un million vingt-quatre mille livres en nombres ronds. Si l’état est juste, il n’y avait qu’à diviser cette somme en trois pour avoir la dépense annuelle ; laquelle ensuite, divisée par trois cent vingt-quatre, nombre établi diviseur commun, donnerait juste la dépense journalière de ce spectacle : rien n’était si simple encore. « 4° Un seul objet, messieurs, ne pouvait pas être soumis à cette division générale : c’était la recette journalière et casuelle qui se fait à la porte de la Comédie, parce que le plus ou moins d’af-RENDTJ. 607

fluence met une variété infinie dans cette recette ; mais, comme on en tienl des registres fidèles, le relevé de chaque jour, mi— dan— toutes ses différences en colonne additionnelle, suivant le nomd joui où chaque pièce nouvelle a été jouée, donnerait fidèlement la recette casuelle sur laquelle un auteur doil prélever sou droit acquis du non ième.

° J’ai remarqué que par l’arlicli 23 de l’acte de société comédiens en 1 737, el des lettres patentes enregistn es en I7CI, la Comédie avait obtenu du roi la permission di vendre à vie cinquante abonnements personnels, à trois mille livres chacun. Sans savoir combien il existait de ces al nements, j’ai conclu que tous ceux qui avaient été vendus étant un démeml remenl des recettes de la porte, ainsi que les petites loges, autant il s’en trouverait sur les registres, autant il s’en compter lit par jour de représentation, sur quoi l’auleur | m neuvième.

Bien assuré de toutes ces données, je me suis

urs, de comparer en votre pré

— : nce le I ordereau que la Comédie m a envoyé, en I776, dctren résentations du Barbier • ! ■ Sévill. d’après lequel il revenait, disait-on, à l’auteur cinq mille quatre cent dix-huit livres. Je vais le c parer avec les i ais éléments de ce compte, tels que je viens de les établir, en faisant observer que la (oui,’, lie avait joint à son bordereau une lettre qui portail que ce bordereau était l’ait suivant l’usage con tant de la Comédie avec MM. les auteurs : d’où il résulte que si ce i un] offre une somme exacte d’après les données dont nous venons de tomber d’accord, tous les auteurs qui avaient sourdement réclamé, depuis trente ans, contre de prétendues usurpations de la Comédie, seronl reconnus dans leur tort ; et que, dans le cas contraire, ce sera la Comédie : c’esl ce qu’il fallail essayer de fixer une bonne fois pour remédier au mal, de quelque part qu’il vint, el tâcher de ramener la paix et la bonne intelligence entre les deux partis.

Copie du bordereau envoyé par la < PAitT d’auteub.

M. de Beaumarchais, pour trente-deux i quatre actes.

Recettes journalière ! 1

trente-deuv représentations CS, S66 I. » s. " J —’— s, 6 —i „. a Abonnemeuts des petites lo— j

ges, a ; 9, 600’

Sur quoi â déduire :

Quart des hôpitaux 19, 341 10

Frais ordinaires et journa liers, à 300 livres par jour. 0, 600 n S soldats assistants, a vingt

sous 128

Frais extraordinaires par

jour’28

Reste net de la recette —18, 768 10 Dont le neuvième pour le droit d’auleur est de.. 5, 418 L4