Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Comte.

Ah ! qu’il consente à tout, et je ne lui demande rien.

Figaro.

Que la quittance de mes cent écus ; ne perdons pas la tête.

Bartholo, irrité.

Ils étaient tous contre moi ; je me suis fourré la tête dans un guêpier.

Basile.

Quel guêpier ? ne pouvant avoir la femme, calculez, docteur, que l’argent vous reste ; et oui, vous reste !

Bartholo.

Ah ! laissez-moi donc en repos, Basile ! Vous ne songez qu’à l’argent. Je me soucie bien de l’argent, moi ! À la bonne heure, je le garde ; mais croyez-vous que ce soit le motif qui me détermine ?

(Il signe.)
Figaro, riant.

Ah, ah, ah ! monseigneur, ils sont de la même famille.

Le Notaire.

Mais, messieurs, je n’y comprends plus rien. Est-ce qu’elles ne sont pas deux demoiselles qui portent le même nom ?

Figaro.

Non, monsieur, elles ne sont qu’une.

Bartholo, se désolant.

Et moi qui leur ai enlevé l’échelle, pour que le mariage fût plus sûr ! Ah ! je me suis perdu faute de soins.

Figaro.

Faute de sens. Mais soyons vrais, docteur : quand la jeunesse et l’amour sont d’accord pour tromper un vieillard, tout ce qu’il fait pour l’empêcher peut bien s’appeler à bon droit la Précaution inutile.


FIN DU BARBIER DE SÉVILLE.