Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/50

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poirier, qui me donne aujourd’hui des fruits si amers. La fée se hâta d’entrer, pour savoir de quoi ce bonhomme se plaignait. Mais à peine l’eut-il aperçue, qu’il manqua lui sauter aux yeux. Venez-vous encore, lui dit-il, m’apporter quelque malheur ? Vous avez fait une belle besogne, en ressuscitant mon arbre, et en me donnant de si belles poires : hier, il en a tombé une sur la tête de mon petit fils, qui est aussi mon filleul ; l’enfant se meurt, et nous vous avons cette obligation. Montrez-moi cet enfant, dit la fée, et je n’épargnerai rien pour réparer le mal dont je suis la cause innocente. On mena Bienfaisante dans la chambre de cet enfant ; elle appliqua sur la plaie un baume dont les seules fées connaissent la vertu, et le lendemain, il fut hors de danger. Je vous suis bien obligé, lui dit le bonhomme, d’avoir guéri mon enfant ; mais croyez-moi, ma bonne mère, quand vous verriez dessécher tous les arbres du monde, ne vous avisez pas d’en faire re-