Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(100)

conseils, et de vous punir, si vous refusiez de les suivre : vous les avez méprisés, ces conseils ; vous n’avez conservé que la figure d’homme, et vos crimes vous ont changé en un monstre, l’horreur du ciel et de la terre. Il est tems que j’achève de satisfaire ma promesse, en vous punissant. Je vous condamne à devenir semblable aux bêtes, dont vous avez pris les inclinations. Vous vous êtes rendu semblable au lion, par la colère ; au loup, par la gourmandise ; au serpent, en déchirant celui qui avait été votre second père ; au taureau, par votre brutalité. Portez dans votre nouvelle figure, le caractère de tous ces animaux. À peine la fée avait-elle achevé ces paroles, que Chéri se vit avec horreur tel qu’elle l’avait souhaité. Il avait la tête d’un lion, les cornes d’un taureau, les pieds d’un loup, et la queue d’une vipère. En même temps, il se trouva dans une grande forêt, sur le bord d’une fontaine, où il vit son horrible figure, et il entendit une voix