Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/147

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laide que moi, si cela était possible, qu’une stupide avec laquelle je ne pourrais avoir une conversation raisonnable, et qui me ferait trembler, quand je serais en compagnie avec elle, par la crainte de lui entendre dire une impertinence, toutes les fois qu’elle ouvrirait la bouche. Votre frayeur me divertit, lui dit Diamantine ; mais, prince, apprenez un secret qui n’est connu que de votre mère et de moi. Je vous ai doué du pouvoir de donner de l’esprit à la personne que vous aimeriez le mieux ; ainsi vous n’avez qu’à souhaiter. Astre peut devenir la personne la plus spirituelle, elle sera parfaite alors, car elle est la meilleure enfant du monde, et a le cœur fort bon. Ah ! Madame, dit Spirituel, vous allez me rendre bien misérable : Astre va devenir trop aimable pour mon repos, et je serais trop peu pour lui plaire ; mais n’importe, et je lui souhaite tout l’esprit qui dépend de moi. Cela est bien généreux, dit Diamantine ; mais