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donné à ses ennemis, ils lui donnèrent vingt-deux coups de poignard ; la princesse leur montra encore un grand nombre de portraits, et, leur ayant donné un superbe déjeûner, qui fut servi dans des plats d’or, elle leur dit de continuer leur voyage. Quand ils furent sortis du palais, Absolu dit à Charmant : avouez que la princesse était mille fois plus aimable aujourd’hui, avec ses beaux habits, qu’elle n’était hier, et qu’elle avait aussi beaucoup plus d’esprit. Je ne sais, répondit Charmant, elle avait du fard aujourd’hui, elle m’a paru changée, à cause de ses beaux habits ; mais assurément elle me plaisait davantage sous son habit de bergère. Les deux princes se séparèrent, et s’en retournèrent dans leurs royaumes, bien résolus de faire tout ce qu’ils pourraient, pour plaire à leur maîtresse. Quand Charmant fut dans son palais, il se ressouvint qu’étant petit, son gouverneur lui avait souvent parlé de Vraie Gloire, et il dit en lui-même, puisqu’il connaît ma