Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/205

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si fort en colère d’avoir été trompé, qu’il se jeta sur elle pour la battre ; mais comme il l’avait prise par de beaux cheveux noirs, qui étaient fort longs, il fut tout étonné qu’ils lui restassent dans la main ; car Fausse Gloire portait une perruque ; et comme elle resta nue tête, il vit qu’elle n’avait qu’une douzaine de cheveux, et encore ils étaient tous blancs. Absolu laissa là cette méchante et laide créature, et courut au palais de Vraie Gloire, qui venait d’épouser Charmant ; et la douleur qu’il eut, d’avoir perdu cette princesse, fut si grande, qu’il en mourut. Charmant plaignit son malheur et vécut longtemps avec Vraie Gloire. Il en eut plusieurs filles ; mais une seule ressemblait parfaitement à sa mère. Il la mit dans le château champêtre, en attendant qu’elle pût trouver un époux ; et, pour empêcher la méchante tante de lui débaucher ses amans, il écrivit sa propre histoire, afin d’apprendre aux princes, qui voudraient épouser sa fille, que le