Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(213)

JEAN ET MARIE.


CONTE.
Séparateur


Il y avait un marchand qui était allé dans les Indes avec sa femme. Il y gagna beaucoup d’argent ; et, au bout de quelques années, il s’embarqua pour revenir en France d’où il était. Il avait avec lui sa femme et deux enfans, un garçon et une fille ; le garçon, âgé de quatre ans, se nommait Jean, et la fille, qui n’en avait que trois, s’appelait Marie. Quand ils furent à moitié chemin, il survint une grande tempête, et le pilote dit qu’ils étaient en grand danger, parce que le vent les poussait vers des îles, où sans doute leur vaisseau se briserait. Le pauvre marchand, ayant appris cela, prit une grande planche, et lia fortement dessus