Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/219

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pour voir si elle ne découvrirait point quelque cabane ; mais elle reconnut qu’elle était dans une île déserte. Elle trouva dans son chemin un grand arbre qui était creux, et elle résolut d’en faire une maison pour cette nuit. Elle y coucha donc avec ses enfans, et le lendemain elle avança encore dans l’île, autant qu’ils purent marcher. Elle trouva dans son chemin des nids d’oiseaux dont elle prit les œufs ; et, voyant qu’elle ne trouvait ni hommes, ni mauvaises bêtes, elle résolut de se soumettre à la volonté de Dieu, et de faire son possible pour bien élever ses enfans. Elle avait dans sa poche un évangile et un livre de communes prières ; elle s’en servit pour leur apprendre à lire, et pour leur enseigner à connaître le bon Dieu. Quelquefois le petit garçon lui disait : Ma mère, où est mon papa ? d’où vient nous a-t-il fait quitter notre maison pour venir dans cette île ? est-ce qu’il ne viendra pas nous chercher ? Mes enfans, leur répondait cette pauvre femme en-