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langage. Jean mena ces Sauvages à l’endroit où étaient les os de sa mère, et leur conta comment elle était morte tout d’un coup ; ils ne l’entendaient pas non plus. Enfin les noirs leur montrèrent leur petit bateau, et leur firent signe d’y entrer. Je n’oserais, disait Marie, ces gens-là me font peur. Jean lui dit : rassurez-vous, ma sœur ; mon père avait des domestiques de la même couleur que ces hommes, peut-être qu’il est revenu de son voyage, et qu’il les envoye pour nous chercher.

Ils entrèrent donc dans le bateau qui les conduisit dans une île qui n’était pas fort éloignée, et qui avait des Sauvages pour habitans. Tous ces Sauvages les reçurent fort bien : leur roi ne pouvait se lasser de regarder Marie, et il mettait souvent la main sur son cœur, pour lui marquer qu’il l’aimait. Marie et Jean eurent bientôt appris la langue de ces Sauvages, et ils connurent qu’ils faisaient la guerre à des peuples qui demeuraient dans des îles voisines ; qu’ils mangeaient