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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/156

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vie heureuse qu’il se promettait de passer avec elle, des agrémens qu’il se proposait de lui procurer ; mais, après s’être livré, sans mesure, à ses transports, il parut tout-à-coup comme frappé d’une réflexion subite, et dit à la Benoît : Hélas ! ma reine, je n’ai d’abord été occupé que de la ravissante pensée d’être à vous ; l’excès de ma joie semblait avoir anéanti tous les obstacles qui pouvaient retarder ma félicité. Momens heureux ! faut-il que la cruelle raison vienne vous troubler ?

Que signifie ce discours ? reprit la Benoît toute troublée ; au moment où ma tendresse pour vous écarte les obstacles qui paraissent insurmontables, vous avez de nouvelles difficultés à m’opposer ?

Écoutez, ma chère, ma sincérité à votre égard va vous prouver la réalité de mon attachement. Je vous ai dit que j’étais riche, et que je pouvais vous faire un établissement avantageux ; et, certainement, je ne vous ai pas trompé : cependant, vous le pouvez être, si vous conce-