Aller au contenu

Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(23)

vre cette femme à la campagne, il faudrait à tout moment renoncer à votre volonté pour suivre la sienne.

Émilie frémit à cette proposition ; mais comme elle avait un grand courage, elle surmonta sur-le-champ sa répugnance, et dit à sa tante : j’ai besoin de prendre l’air ; je vous serais bien obligée, si vous vouliez me permettre de vous accompagner. La bonne femme fut ravie de cette proposition et demanda à sa nièce comment elle voulait faire ce voyage ? Comme vous le voudrez, répondit Émilie. Oh ! dit la tante, cela m’est absolument indifférent, vous n’avez qu’à choisir, ma chère nièce, demain à huit heures je viendrai vous prendre. Puisque vous n’avez rien décidé sur nos voitures, dit Émilie, si vous le voulez, nous irons à cheval. Je suis charmée de votre goût, dit la tante, je ne trouve rien de plus ridicule que de s’enfermer dans une chaise de poste, où l’on étouffe, et où l’on est secoué depuis la tête jusqu’aux pieds.