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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/116

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la marquise en robe brune et en coiffe de nuit, qui tenait une autre femme sous le bras, qui effectivement sortait avec elle ! je ne sais si elle l’aurait reconnue sous cette espèce de déguisement, si la femme-de-chambre ne la lui eût fait remarquer. Voilà, lui dit-elle, l’habit de madame, quand elle se livre à son goût ; elle consacre à Dieu et au service des pauvres, les premières heures de la journée : elle rentrera sur les dix heures, et vous lui verrez reprendre, en soupirant, les riches habits qu’elle portait hier : son état la force à suivre cet usage, et elle croit devoir s’y assujettir, pour éviter une singularité capable de fixer les regards sur elle : malgré la complaisance qu’elle a à cet égard, je puis vous assurer qu’elle ignore la vanité, si ordinaire aux personnes de son âge ; je préside despotiquement à sa toilette, et à peine pourrait-elle dire la couleur de l’habit qu’elle porte. Une bonne lecture l’occupe pendant qu’elle s’habille, et je ne crois pas qu’elle se re-