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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/132

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elle ouvrit cette lettre avec une émotion qui semblait îui présager ce qu’elle contenait. Le caractère ne lui était pas connu ; les, dernières lignes étaient de l’écriture d’Armire, et paraissaient avoir été tracées d’une main tremblante ; elle y lut ce qui suit :


Lettre d’Armire à Laure.

« Lorsque vous recevrez cette lettre, ma chère fille, je n’existerai plus ; je touche à mes dernières heures : fasse le ciel que les seuls vœux que je forme en ce moment soient exaucés ! Votre cœur m’est plus connu que vous n’avez pu le croire ; j’avais lu, avant vous, la lettre par laquelle mon époux vous y dévoilait des sentimens que vous ignoriez, et que vous eûtes le courage de sacrifier au devoir ; c’est cet acte héroïque de vertu qui vous a mérité mon estime et ma tendresse. L’espoir de vous en procurer une digne récompense, adoucit l’amertume de mes derniers mo-