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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/17

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nourrissent leurs maîtres ; un Angola, par exemple, un Acajou, un Sopha. Je ne puis tirer de ma cervelle que du bon, de l’utile ; et cela ne donne pas de l’eau à boire. Vous me surprenez de plus en plus, lui dit Bienfaisante : et de quoi traitent, s’il vous plaît, ces brillans ouvrages dont vous venez de me dire les titres ? Comment, morbleu ! dit l’auteur, de quel pays venez-vous, pour ignorer le contenu de ces livres ? Ce sont des bagatelles obscènes, débitées avec esprit, légèreté, dans un langage fleuri. Les éditions disparaissent et se multiplient ; et un ouvrage de morale, dont un libraire hardi me donna dix pistoles l’année passée, est encore tout entier dans sa boutique, si on en excepte une vingtaine d’exemplaires, dont je dois encore la relieure, et que je distribuai à quelques-uns de mes amis, qui s’étaient charges de prôner l’ouvrage ; mais ils perdirent leur latin ; et cet ouvrage m’a tellement décrié, que mon seul nom est capable de faire bailler et dormir