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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/178

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trésor, le livre me tomba des mains, et je fus forcée d’abandonner ma lecture, pour me livrer aux réflexions.

Vous le savez, mon Dieu, s’écria Angélique en interrompant, et en levant les yeux au ciel ; vous le savez, mon cœur ne résista point aux impressions salutaires que firent naître en moi les exhortations de cette fille à Marianne : il me semblait la voir, l’entendre ; je croyais que son discours s’adressait à moi, et je fis le vœu sincère d’être fidelle toute ma vie à cette vertu dont j’entendais le nom pour la première fois. Oui, monsieur, continua Angélique, cette lecture déchira le bandeau fatal qui m’avait caché jusqu’à ce jour les motifs de la conduite et des discours de ma malheureuse mère. Elle me donna la clé d’une infinité de choses que je n’avais pas remarquées jusqu’alors, et me fit voir à quoi je devais rapporter les magnifiques présens qu’elle m’avait faits : je cessai d’être surprise de la conversation que j’avais entendue, et qui m’avait paru