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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/196

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n’est pas fort éloignée, et que vous avancez par votre mauvaise conduite à mon égard.

Ah ! ma mère, lui dis-je en me jetant à ses genoux, comptez sur mon obéissance aveugle pour tout ce qui ne blessera point l’honneur : je consens à vous servir, continuai-je, à vivre de pain et d’eau, à gagner cette chétive nourriture par mon travail, pourvu que vous teniez la parole que vous venez de me donner, et que vous me rendiez votre amitié. Ma mère me releva, car j’étais à ses pieds ; et, m’ayant embrassée en versant quelques larmes, je me trouvai la plus heureuse fille de l’univers.

J’étais si occupée de la joie que me causait le retour de sa tendresse, que je ne m’aperçus pas que ma toilette avait disparu, aussi bien que des coffres qui avaient servi à transporter nos hardes de Bordeaux à Paris : j’allais ôter ma coiffe, lorsque ma mère me dit qu’elle était attendue dans un lieu où je devais la suivre,