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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/212

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d’horreurs, eût été peu capable de secourir son ami et Angélique, et resta immobile : la femme du chirurgien conserva plus de sang-froid ; et, ayant appelé son époux, se hâta de fermer portes et fenêtres, pour essayer de dérober au public cette sanglante tragédie. Le marquis, repoussant le chirurgien qui voulait lui donner des secours, lui montra du doigt Angélique qu’il croyait mourante, et qui n’était qu’évanouie. Pendant que la femme lui arrachait ses habits pour savoir où elle était blessée, Duménil rendait le même office au marquis. Le chirurgien s’apercevant que la blessure d’Angélique n’était que dans les chairs, l’abandonna, aux soins de son épouse, et se hâta de visiter celles du marquis, qu’il rassura sur l’état d’Angélique. Elles étaient profondes ; et son silence, lorsque Duménil lui demanda quel jugement il en portait, firent penser au marquis qu’elles étaient mortelles. On le porta sur le lit d’Angélique, au moment où elle reprit ses sens :