res, souveraines, incessantes, infinies, au pays mou des morts…
Ces effrayantes visions qui, par le luxe de leur couleur, par leur splendeur et leur déconcertante étrangeté,
rappellent les Illuminations d’Arthur Rimbaud, cessent brusquement. Un clair arc-en-ciel d’or se dessine
à l’orient. Les cavales, qui traînaient à travers la nuit
leurs chariots lourds et tumultueux, tout à coup disparaissent. Le silence s’est fait, l’horizon s’est éclairci,
Et saint Georges, fermentant d’ors,
avec des plumes et des écumes
au poitrail blanc de son cheval sans mors,
descend…
Il vient en bel ambassadeur
du pays blanc, illuminé de marbres
où, dans les parcs, au bord des mers, sur l’arbre
de la Bonté, suavement croît la douceur…
Le saint Georges, cuirassé de clair, a chassé les bêtes
malfaisantes des mauvaises rêveries ; il a débarrassé le
ciel des terrifiantes images. De tranquilles et belles allégories s’y esquissent déjà, suaves, calmantes. Le paysage
est changé : ruisselets et ramures chantantes, insectes
d’or dans la lumière, frais jardins de jacinthes, pâles et
hautes, et de fleurs comme des âmes blanches ; et les
Saintes s’y tiennent, belles dans leurs robes pures, et
celle-ci est le Pardon, et celle-là encore est l’Amour, et
l’autre est le Sacrifice.
Et parmi l’or de l’herbe et des étangs
et les marbres des bords, rien ne parait meilleur
que de les voir se regarder longtemps