est d’une folie outrée. Contentez-vous de payer ses dettes, et de mieux serrer les dames que vous renfermez.
» Signé : La maréchale de Roquelaure. »
— Ce billet, cher comte, a l’air de vous chagriner, dit madame de Montespan.
— Moi reprit Lauzun, allons donc c’est un billet par lequel la pauvre maréchale me demande mille pistoles en cachette de son trop avare époux.
— Et vous les lui prêterez ?
— Fi donc ! me prenez-vous pour un partisan ?
— On dit que la fille de l’un d’eux vous tient au cœur. Une mademoiselle Leclerc… fi ! cela sent le peuple mon cher comte, ajouta la marquise avec un dépit mal déguisé.
— Mesdames de Monaco et d’Humières ne m’ont-elles pas grâce à vous, accepté pour leur danseur ? demanda Lauzun, embarrassé, précisément, je les vois.
— Approchez-les, cher comte, je ne puis douter que leur empressement.
Lauzun s’avança vers madame de Monaco, mais ce fut pour entendre la princesse furieuse lui dire à voix basse :
— Vous vous méprenez cette fois, monsieur, je ne suis pas sur les gazons de Saint-Germain et vous ne pouvez pas m’écraser la main avec votre pied !
La rage transportait le comte, il jugea prudent de se rabattre sur madame d’Humières.
Madame d’Huuiieres passa fièrement devant lui, en s’appuyant au bras de Lavardin.
— Comment se portent vos armoires ? lui demanda-t-elle.
Une sueur glacée mouillait les tempes de Lauzun, quand il se trouva tout d’un coup vis-à-vis de madame d’Alluye.
— Ne m’avez-vous pas agréé pour votre danseur ? dit-il à la marquise que son mari venait de quitter, me permettrez-vous de vous offrir la main pour la première courante ?
— J’ai connu, lui dit-elle eh rougissant et en pâlissant à