Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
LES FACÉTIES ÉROTIQUES
9. — LE HOBEREAU ET LE MARCHAND[1]
Nous étions une vingtaine à nous humecter de vin blanc d’Alsace, en disant des gaudrioles. Un gentilhomme du pays taquinait Bernard, le marchand :
— « Je vous plains. Pendant que vous êtes en voyage, avec vos ballots, vous laissez vos femmes à la ville, parmi tant de jouvenceaux mignons qui cherchent fortune. Nous autres nobles, nous sommes plus prudents : lorsque nous guerroyons en France ou en Italie, nos femmes nous attendent, enfermées dans leur château. »
Bernard demande la permission de répliquer franchement. Notre gentilhomme la lui accorde. Alors, le marchand :
— « Vous connaissez le proverbe : « La noblesse est difforme, et la laideur lui marche sur les talons. Au contraire, les bourgeois ont de beaux enfants. » Eh bien,
- ↑ Livre I, 71. De mercatore et nobili.