l’orifice opposé du tuyau, et clame, d’une voix d’ange annonciateur :
— « Nonnes, écoutez le commandement du Seigneur ! Et toi, l’abbesse, reviens, cette nuit, à la même place ! »
L’abbesse tombe à genoux. Les nonnes aussi.
Voici la nuit. L’abbesse se remet en position, le nez dans le poële. Toutes les nonnes, en chemise, attendent, blotties, par couples, au fond de la salle immense. L’obscurité est complète. L’abbesse dit :
— « Parle, ange du Seigneur ! Tes servantes écoutent. »
Le sacristain répond, la tête dans le tuyau :
— « Le Seigneur veut que tout le monde couche avec vous ! Il faut obéir, dès demain. Allez en paix ! »
L’abbesse, la prieure et les plus anciennes d’entre les nonnes passent le reste de la nuit à délibérer. Il s’agit sans doute de donner naissance à un évêque, ou à un Pape. Mais le Seigneur est trop bon pour imposer à ses pieuses servantes le coït de tous les