Aller au contenu

Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
221
CHAPITRE XXXIII.

gardes de sûreté dans les divers quartiers des villes ; que l’on réserve au silence et à la tranquillité sacrée des temples, protégés par le gouvernement, les discours de morale religieuse ; que les harangues destinées à soutenir les intérêts particuliers et publics, ne soient prononcées que dans les assemblées de la nation, dans les parlemens, dans les lieux enfin ou réside la majesté souveraine : toutes ces mesures préviendront assurément la dangereuse fermentation des passions populaires ; et ce sont là les principaux objets qui doivent occuper la vigilance du magistrat de police.

Mais si ce magistrat n’agit pas d’après des lois connues et familières à tous les citoyens ; s’il peut au contraire faire à son gré les lois dont il croit avoir besoin, c’est ouvrir la porte à la tyrannie, qui rôde sans cesse à l’entour des barrières que la liberté publique lui a fixées, et qui ne cherche qu’à les franchir.

Je crois qu’il n’y a point d’exception à cette règle générale, que les citoyens doivent savoir ce qu’il faut faire pour être coupable, et ce qu’il faut éviter pour être innocent.

Un gouvernement qui a besoin de censeurs