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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/268

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DES DÉLITS ET DES PEINES

CHAPITRE XXXVII.

D’UNE ESPÈCE PARTICULIÈRE DE DÉLIT.


Ceux qui liront cet ouvrage s’apercevront sans doute que je n’ai point parlé d’une espèce de délit dont la punition a inondé l’Europe de sang humain.

Je n’ai pas retracé ces spectacles d’épouvante, où le fanatisme élevait sans cesse des bûchers, où des hommes vivans servaient d’aliment aux flammes, où la multitude féroce prenait plaisir à entendre les gémissemens étouffés des malheureux, où des citoyens couraient, comme à un spectacle agréable, contempler la mort de leurs frères, au milieu des tourbillons d’une noire fumée, où les places publiques étaient couvertes de débris palpitans et de cendres humaines.

Les hommes éclairés verront que le pays où j’habite, le siècle où je vis, et la matière que je traite, ne m’ont pas permis d’examiner