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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/305

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COMMENTAIRE
SUR LE LIVRE
DES DÉLITS ET DES PEINES,
Par VOLTAIRE.
1766.

§ PREMIER.

Occasion de ce Commentaire.

J’étais plein de la lecture du petit livre des Délits et des Peines, qui est en morale ce que sont en médecine le peu de remèdes dont nos maux pourraient être soulagés. Je me flattais que cet ouvrage adoucirait ce qui reste de barbare dans la jurisprudence de tant de nations ; j’espérais quelque réforme dans le genre humain, lorsqu’on m’apprit que l’on venait de pendre dans une province, une fille de dix-huit ans, belle et bien faite, qui avait des talens utiles, et qui était d’une très-honnête famille.