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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/351

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à cette obéissance ; qui prêche que tous les hommes sont égaux, pour les soumettre également à ses nouveaux rites ; qui enfin, sous prétexte qu’il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et que la secte dominante est chargée de superstitions et de cérémonies ridicules, veut détruire ce qui est consacré par l’état ; on statue la peine de mot contre ceux qui, en dogmatisant publiquement en faveur de cette secte, peuvent porter le peuple à la révolte.

Deux ambitieux disputent un trône ; le plus fort l’emporte : il décerne peine de mort contre les partisans du plus faible. Les juges deviennent les instrumens de la vengeance du nouveau souverain, et les appuis de son autorité. Quiconque était en relation, sous Hugues Capet, avec Charles de Lorraine, risquait d’être condamné à la mort, s’il n’était puissant.

Lorsque Richard III, meurtrier de ses deux neveux, eut été reconnu roi d’Angleterre, le grand jury fit écarteler le chevalier Guillaume Colingburn[1], coupable d’avoir écrit à un ami du comte de Richemont, qui levait alors

  1. L’an 1483. Br.