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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/353

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§ XVI.

Du crime de haute trahison. De Titus Oates, et de la mort d’Auguste De Thou.

On appelle haute trahison, un attentat contre la patrie ou contre le souverain qui la représente. Il est regardé comme un parricide ; donc on ne doit pas l’étendre jusqu’aux délits qui n’approchent pas du parricide. Car si vous traitez de haute trahison, un vol dans une maison de l’état, une concussion ou même des paroles séditieuses, vous diminuez l’horreur que le crime de haute trahison où de lèse-majesté doit inspirer.

Il ne faut pas qu’il y ait rien d’arbitraire, dans l’idée qu’on se forme des grands crimes. Si vous mettez un vol fait à un père par son fils, une imprécation d’un fils contre son père, dans le rang des parricides, vous brisez les liens de l’amour filial. Le fils ne regardera plus son père que comme un maître terrible. Tout ce qui est outré dans les lois, tend à la destruction des lois.

Dans les crimes ordinaires, la loi d’Angleterre est favorable à l’accusé ; mais dans celui