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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/397

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§ II.

Accusations de sédition.

1o « L’auteur du livre des Délits et des Peines regarde tous les princes et tous les souverains du siècle, comme de cruels tyrans. »

Je n’ai parlé qu’une seule fois, dans mon livre, des souverains et des princes qui règnent à présent en Europe ; et voici ce que j’en dis : — Heureuse l’humanité, si elle recevait pour la première fois des lois ! si ces lois étaient dictées par les souverains qui gouvernent aujourd’hui l’Europe… etc. (Voyez la fin du chap. xvi.)

2o « On ne peut qu’être effrayé de la confiance et de la liberté avec lesquelles l’auteur des Délits et des Peines se déchaîne en furieux contre les souverains et les gens d’église. »

La confiance et la liberté ne sont point un mal. Qui ambulat simpliciter, ambulat confidenter ; qui autem depravat vias suas, manifestus erit[1].

Si j’ai approuvé dans les sujets un certain esprit d’indépendance, ce n’est qu’autant qu’il serait soumis aux lois, et respectueux envers les premiers magistrats. Je désire même que les hommes, n’ayant pas à craindre l’esclavage, mais jouissant de leur liberté sous la protection des lois, deviennent des soldats intrépides, défenseurs de la patrie et du trône,

  1. Proverb. cap. 10.