Aller au contenu

Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

EXTRAIT
DES OBSERVATIONS
publiées en 1767,
SUR LE LIVRE
DES DÉLITS ET DES PEINES[1].


Si l’objet de cet ouvrage était l’examen des lois politiques et de l’origine des traités de nations à nations, il faudrait sans doute puiser ses principes au moment de la rédaction de ces mêmes lois, au moment où les hommes, las d’un état de guerre qui les privait de la liberté qu’ils voulaient défendre, dictèrent les conditions qui unirent différentes sociétés. Mais la nécessité avait uni les hommes avant d’unir les nations.

Pour trouver l’origine du droit de punir, il faut donc envisager d’abord la formation des premières sociétés : alors nous remonterons jusqu’au premier crime, occasion infaillible de la première loi criminelle ; et nous verrons que ces premières lois n’ont

  1. Ces Observations, publiées à Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, en 1767, sous l’anonyme, sont de Charles-Auguste Hautefort. Br.