Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/107

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On annonçait la prière du point du jour, lorsque Carathis et Vathek montèrent les innombrables degrés qui conduisent au sommet de la tour, et, quoique la matinée fût triste et pluvieuse, ils y restèrent quelque temps. Cette sombre lueur plaisait à leurs cœurs méritants. Quand ils virent que le soleil allait percer les nuages, ils firent tendre un pavillon pour se mettre à l’abri de ses rayons. Le Calife, harassé de fatigue, ne songea d’abord qu’à se reposer, et, dans l’espérance d’avoir des visions significatives, il se livra au sommeil. De son côté, l’active Carathis, suivie d’une partie de ses muets, descendit pour préparer le sacrifice qui devait se faire la nuit prochaine.

Par de petits degrés pratiqués dans l’épaisseur du mur, et qui n’étaient connus que d’elle et de son fils, elle descendit d’abord dans des puits mystérieux qui recelaient les momies des anciens Pharaons, arrachées de leurs tombeaux ; elle se rendit à une galerie, où, sous la garde de