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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/143

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qui traversait les rocs. Bientôt des cris, des rugissements et le son des timbales ont frappé nos oreilles. Glacés d’effroi, nous avons pensé que le Deggial, avec ses anges exterminateurs, venait répandre ses fléaux sur la terre. Au milieu de ces réflexions, des flammes couleur de sang se sont élevées sur l’horizon, et, quelques moments après, nous fûmes tout couverts d’étincelles. Hors de nous-mêmes à ce spectacle effrayant, nous nous sommes agenouillés, nous avons ouvert le livre dicté par les bienheureuses intelligences, et, à la clarté des feux qui nous entouraient, nous avons lu le verset qui dit : On ne doit mettre sa confiance qu’en la miséricorde du Ciel ; il n’y a de ressource que dans le saint Prophète ; la montagne de Caf elle-même peut trembler, la puissance d’Allah est seule inébranlable. Après avoir prononcé ces paroles, un calme céleste s’est emparé de nos âmes ; il s’est fait un profond silence, et nos oreilles ont distinctement ouï dans