Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/88

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drogues est composée la liqueur que tu m’as fait prendre ; débrouille surtout l’énigme des sabres que tu m’as vendus : et reconnais ainsi les bontés dont je t’ai comblé !

Le Calife se tut après ces paroles, qu’il prononça d’un ton aussi modéré qu’il lui fut possible. Mais l’Indien, sans répondre ni quitter sa place, renouvela ses éclats de rire et ses horribles grimaces. Alors Vathek ne put se contenir ; d’un coup de pied, il le jette de l’estrade, le suit et le frappe avec une rapidité qui excite tout le Divan à l’imiter. Tous les pieds sont en l’air ; on ne lui a pas donné un coup qu’on ne se sente forcé à redoubler.

L’Indien prêtait beau jeu. Comme il était court, il s’était ramassé en boule, et roulait sous les coups de ses assaillants, qui le suivaient partout avec un acharnement inouï. Roulant ainsi d’appartement en appartement, de chambre en chambre, la boule attirait après elle tous ceux qu’elle rencontrait. Le palais en confusion reten-