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VATHEK,

alloit le damner entiérement, pour avoir fait trop le vivant avec sa cousine.

Pendant ce tems, le Calife, & celle qui régnoit sur son cœur, filoient des jours heureux. Bababalouk avoit fait dresser les tentes & fermer les deux entrées de la vallée avec des paravents magnifiques, doublés de toile des Indes, & gardés par des esclaves Ethiopiens, le sabre à la main. Pour maintenir le gazon de cette belle enceinte dans une fraîcheur perpétuelle, des eunuques blancs ne cessoient d’en faire le tour avec des arrosoirs de vermeil. L’air, auprès du pavillon impérial, étoit sans cesse agité par le mouvement des éventails ; un jour tendre qui passoit au travers des mousselines éclairoit ce lieu de volupté, & le Calife y jouissoit en plein des charmes de Nouronihar. Enivré de délices, il écoutoit avec transport sa belle voix, & les accords de son luth. De son côté, elle étoit ravie d’entendre les descriptions qu’il lui faisoit de Samarah, & de sa tour remplie de merveilles. Elle se plaisoit sur-tout à lui faire répéter l’aventure de la boule, & celle de la crevasse où le Giaour se tenoit auprès du portail d’ebène.

Le jour s’écouloit dans ces entretiens, & la nuit ces amans se baignoient ensemble dans un