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NOTES.

choisie : de cet amas énorme, il se forma une élévation qui dominoit sur toute l’étendue de Samarah, & qui servit de base à son magnifique palais. Herbelot, p. 752, 808, 985. Anecdotes Arabes, p. 413[ws 1].

Note 5, pag. 4. (de leurs chants). Les grands de l’Orient ont toujours été passionnés pour la musique, quoique défendue par la religion Mahométane ; elle fait ordinairement partie de tous les divertissemens ; on entretient ordinairement des femmes esclaves pour les amuser, eux & les femmes de leurs harems. Le Khaniagère Persan, paroît avoir beaucoup ressemblé à notre vieux Menétrier Anglois ; c’étoit ordinairement des chants héroïques qu’il accompagnoit de son luth : il paroît que les musiciens de ce pays ont connu le grand art d’émouvoir les passions, & qu’ils adressoient principalement leur musique au cœur. Alfarabi, (philosophe qui mourut vers le milieu du dixième siècle) à son retour du pélerinage de la Mecque, s’introduisit, quoiqu’étranger, à la cour de Seifeddoula, Sultan de Syrie ; les musiciens de ce prince exécutoient des concerts ; il se mêla parmi eux. Seifeddoula l’admira, & voulut entendre quelque chose de sa composition. Il tira de sa poche une pièce qu’il distribua à tous les concertans ; le premier morceau excita un rire violent parmi les courtisans du Sultan & lui-même, le second les fit tous fondre en larmes, & le troisième les assoupit tous & jusqu’aux musiciens.

Dissertation de Richardson sur les langues des nations Orientales, p. 211.[ws 2]

Note 6, pag. 5. (Mani). Cet artiste, qu’Inatulla de Delhi appelle le renommé au loin, vivoit sous le règne de

  1. Lacroix, Jean François de. Anecdotes arabes et musulmanes, Paris, 1772
  2. Richardson, John. A dissertation on the languages, literature and manners of eastern nations, 2e ed, Oxford, 1778