Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à la gloire, quand j’étais moutard. J’allais dans les petits coins et je me disais : Pourquoi donc que tu n’en aurais pas de la gloire… et de l’argent.. et de jolies filles… et de bons dîners… travaille, mon garçon… quand tu auras retenu tout ce qu’on enseigne aux Arts-et-métiers, toi et un autre ça fera deux. Mes professeurs étaient dans l’extase ! et ils sont connus les professeurs du Conservatoire, des malins, qui ne bronchent pas dans une chaire et qui ne sont pas déplacés dans un salon ; avec cette petite différence, qu’ils savent tout, eux, et que les gens de salon ne sa. vent rien… Qu’est-ce que je vous disais ?

LE BARON

Vous me parliez de la gloire… à votre manière.

MICHEL

Ah ! oui ! demandez au boulanger ce qu’il en pense de la gloire… 0, 80 c. les 4 livres, il ne vous répondra pas autre chose. Et il a raison, ce brave homme, il gagne sa vie, c’est à vous d’en faire autant. On le l’ait… il faut bien… à moins de voler… mais ça paraît dur les premières fois, et puis on en prend l’habitude. On jure bien encore de temps en temps ; on se dit : Je veux arriver, comme un tel, qui est parti de rien, comme moi ; finalement, on n’est pas fâché de trouver sa soupe tous les jours, voilà !…

LE BARON

Sa soupe ! sa soupe et le reste ! vous m’avez tout