Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/247

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Vous êtes installée tout nouvellement à la campagne ?

MADAME DE LA ROSERAYE

Oui, depuis quelques jours.

LE BARON

Cette petite maison que vous habitez est sans doute à vous ?

MADAME DE LA ROSERAYE

Que dites-vous donc là, monsieur le baron ? Il ne devait rien nous rester et il ne nous reste rien. C’est un bon et fidèle ami, M. Pauper, que vous avez pu voir autrefois chez nous, qui a bien voulu mettre à notre disposition cette maison qu’il avait louée d’abord pour lui.

LE BARON

Et que devient-il, ce pauvre diable ?

MADAME DE LA ROSERAYE

Ce pauvre diable est un homme laborieux, éclairé, bienfaisant, d’une probité sans tache, d’un dévouement sans bornes, qui fait des choses honorables en attendant qu’il fasse de grandes choses. Il dirige ici une fabrique importante de produits chimiques et non-seulement elle a doublé de valeur entre ses mains, mais il est arrivé en peu de temps à améliorer les mœurs et le bien-être de toute une colonie d’ouvriers. Aussi cette petite commune a-t-elle en vénération le pauvre diable.